Des centaines de travailleurs et une dizaine d’élus, dont le premier ministre Philippe Couillard, ont marché dans les rues de Lévis, dimanche après-midi, pour démontrer leur soutien envers les travailleurs du chantier naval Davie.
Le même son de cloche résonnait tant auprès des travailleurs que des élus : le chantier lévisien est victime d’une injustice, et le gouvernement fédéral se doit de corriger le tir.
« Ce qu’on veut, ce sont des précisions, des nouvelles, des jobs, des projets. Des projets le plus tôt possible, pas dans cinq ans », a poursuivi M. Couillard, en guise de message à son homologue Justin Trudeau.
Plusieurs estiment qu’une compétition « injuste » est en cause entre les trois chantiers navals du pays.
« De voir qu’on a même pas 1% des contrats, mais qu’on a 50% de la capacité de faire des bateaux, c’est vraiment une injustice. On voit qu’il y a du lobbying qui a été fait, et ça aurait pu éviter une fermeture de la Davie, il y a une couple d’années », déplore Jean-François Chenelle, un travailleur du chantier naval.
Hauts fonctionnaires pointés du doigt
Les questions de politique et de lobbying sont le noeud du problème, selon plusieurs élus et de nombreux travailleurs, qui pointent du doigt les hauts fonctionnaires fédéraux pour l’octroi inégal des contrats.
« Il y a des bureaucrates à Ottawa qui aimeraient voir les gens d’ici perdre leur emploi, fermer le chantier et donner tout le travail aux autres chantiers », a fustigé Spencer Fraser, président de la direction du chantier Davie Canada.
« Saviez-vous qu’il y a un haut fonctionnaire qui a dit à Ottawa, la semaine dernière, qu’on n’avait pas le droit de voir l’horaire d’arrivée des nouveaux bateaux parce que c’est secret ? », a-t-il ajouté.
Même le premier ministre Couillard a questionné le processus décisionnel des hauts fonctionnaires.
« Ce ne sont pas nécessairement les élus qui sont en cause. Il semble qu’il y a des analyses qui soient faites de façon répétée et qui soient subtilement hostiles à la Davie. C’est le rôle des élus de dire, montrez-moi ça, expliquez-moi tout ça, prouvez-moi que votre position est la bonne », a affirmé M. Couillard.