MONTRÉAL – Devant l’échec des négociations entre le gouvernement Couillard et les enseignants, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) estime n’avoir d’autres choix que de maintenir sa menace de tenir trois jours de grève les 9, 10 et 11 décembre prochain.
Selon la FAE, qui regroupe 34 000 membres, soit le tiers des enseignants du Québec, le gouvernement semble se diriger vers l’imposition d’une loi spéciale.
«Le gouvernement semble nous annoncer qu’il a l’intention de décréter les conditions de travail des enseignants, il semble vouloir décréter cinq autres années de misère dans les écoles du Québec», dénonce Sylvain Malette, président de la FAE.
Insatisfaits de la ronde de négociation, les membres de la FAE ont décidé de quitter la table le 3 novembre dernier. Selon M. Malette l’employeur aurait attendu jusqu’au 29 novembre avant de désigner une médiatrice qui devait tenter de dénouer l’impasse. Dans l’intervalle, le gouvernement n’aurait rien fait pour reprendre les pourparlers avec le syndicat, s’est-il indigné.
«Est-ce qu’il faut être un médecin ou un libéral pour être traité décemment au Québec? Si c’est le cas, dites-le-nous, on va se prendre des cartes du parti libéral», a ironisé Syvain Malette.
Au cours des derniers jours, les parties se sont rencontrées à la demande du ministère du Travail qui a mandaté la médiatrice Lise Lavallée. Une démarche qui s’est avérée infructueuse selon le syndicat des enseignants.
La FAE refuse toutefois de chiffrer l’investissement de l’État qui selon le syndicat serait acceptable pour retourner négocier avec l’employeur.
«Nous ne sommes pas dans une logique comptable. Notre objectif n’est pas d’obtenir le plus haut montant d’argent possible, nous on veut améliorer le sort des élèves», ajoute Martin Lauzon, vice-président aux relations du travail à la FAE.
La FAE affirme que les enseignants ont toujours l’appui des parents. Selon un sondage Léger réalisé à la fin novembre à la demande du syndicat des enseignants, 83 % de la population appuie les enseignants.
«Les parents ont compris que ce gouvernement a abandonné l’école publique», affirme le président de la FAE.